L’urbanisation galopante réduit à grande vitesse les espaces naturels où la faune et la flore peuvent évoluer librement. Même si nous commençons à prendre conscience du problème, nos jardins, parcs et espaces verts continuent à être méticuleusement aseptisé de toute vie sauvage. Les pâquerettes ont à peine le temps de fleurir que déjà la tondeuse repasse. Pas un seul morceaux de bois mort ne traîne, la guerre aux « mauvaises herbes » est menée activement et les clôtures, murets n’ont jamais été aussi hermétiques. Résultat, peu de vie subsiste dans nos lotissements alors qu’ils pourraient accueillir une telle diversité !
Voici un témoignage qui retrace en image la transformation d’un jardin en un lieu où la vie sauvage a pu se réinstaller petit à petit.
Après avoir passé 5 mois intenses à rénover la maison, il est grand tant de s’occuper du jardin. Oui mais par où commencer ? Comment l’aménager ? Dans quels buts ?
Les rosiers anciens des précédents propriétaires sont un héritage précieux, tous plus beaux les uns que les autres, il n’est pas question de les enlever. Le laurier rose et le lagerstroemia font bel effet. Les pommiers sont vieux mais donnent encore beaucoup de pommes. Le laurier sauce est énorme et se porte bien. Au sud, deux érables negundo cachent la vue de la rue. Le gazon est impeccable, sauf en quelques endroits où les travaux l’on malmené. Le petit bassin en béton est envahi par les papyrus et tout les poissons rouges sont morts asphyxiés pendant l’été avant notre arrivée. C’est un beau jardin, il n’est pas immense (environ 500 m2) mais offre quand même de beaux espaces. Une petite bande entoure la maison au sud et à l’est puis s’étend au nord de la maison. Le problème ? A part les éléments que je viens de mentionner il n’y a pas grand chose d’autre. Il va falloir maintenant mettre en place gîte et couvert pour les insectes, les oiseaux, les petits mammifères, etc…
Après un grand nettoyage pour enlever toutes les racines de papyrus et autres, il y a de nouveaux de l’eau libre. Une belle population de tritons palmés vit là avec de nombreuses larves de libellules de tailles et formes différentes.
Voici une petite séquence vidéo où une femelle aeschne pond ses oeufs dans un vieux morceau de bois que posé près du bassin.
Les tritons palmés sont nombreux et présents presque toute l’année dans l’eau. J’estime leurs nombre entre 30 et 50 individus. Au printemps, les mâles sont en habits de noces et deviennent bien plus colorés que les femelles qu’ils poursuivent sans relâche. Un petit montage vidéo illustre leurs activités :
Depuis le début du printemps 2016, le bassin accueille une nouvelle espèce de triton, le majestueux triton marbré. Visible uniquement en pleine nuit, le triton marbré ne peut pas être confondu. Il est très grand par rapport aux autres tritons et arbore une robe noire marbrée de vert.
Voici une séquence filmée en avril 2017, où l’on peut admirer le mâle avec sa grande crête :
Puis une séquence filmée aussi début avril 2017 où l’on peut voir la femelle en train de pondre dans la végétation. Elle ne possède pas de crête comme le mâle mais une ligne dorsale orange vif :
Dernière séquence, instants rares où l’on voit les deux individus ensembles :
Une zone du jardin est réservée à la végétation sauvage, où je laisse pousser librement de nombreuses plantes que j’ai semé ou qui sont présentent naturellement. Les scabieuses ont pris l’avantage et se développent particulièrement bien ce qui transforme ce petit coin en prairie fleurie. De nombreuses abeilles sauvages, papillons et autres pollinisateurs y trouvent leur bonheur.